Démarche

PHOTO-GRAPHIE: « photo » φωτoς : lumière - « graphie » γραφειν : écrire
          Ma démarche s’inscrit dans une approche documentaire du réel mais elle est fondamentalement représentative d’un point de vue de plasticienne. Ce qui m’intéresse, c’est la manière dont les images, en recueillant des traces du monde, peuvent en révéler une part d’invisible - celle de la durée et de la mémoire.
Mon travail s’ancre dans une réflexion sur la perception et sur la façon dont la photographie, en mêlant observation et composition, enregistrement et retouche numérique, peut faire advenir
une forme de vérité poétique.
La photographie est devenue pour moi un espace de passage : entre document et art, entre réalité et perception. Elle enregistre, mais elle transforme, elle se montre et elle révèle à la fois.
Lorsque je capture des instants, en leur donnant une plasticité, je cherche à les munir d’une certaine élasticité, pour étirer le temps, déposer la durée dans l’instant.
Dans l’approche documentaire que je propose, l’artifice tient une place centrale. Loin du mensonge auquel il peut être associé, il sert à mettre en lumière l’authenticité d’une expérience vécue. Je cherche davantage à voir juste et à faire voir, qu’à dire vrai. Par le biais des outils numériques, lorsque je m’éloigne du réel, c’est pour mieux l’éprouver et le faire ressentir.


Sabrina di Geronimo déconstruit la photographie.
Elle recycle les traces photographiques de la vie ordinaire en un matériau pour sculpter numériquement les images.
Par un travail de rehaut, dans l'immatérialité de la lumière, l’image prend corps, elle se façonne.
Dans les Tableaux, incrustée dans des surfaces métalliques, de papier, de bois ou de tissu, elle s’incarne.
Dans des lieux chargés de spiritualité, comme les églises, elle s’y installe pour habiter l’espace.
En explorant un champ photographique élargi, Sabrina di Geronimo puise dans l'instant présent, la dimension sacrée et mémorielle des images qui deviennent durées, matières, récits et fictions
Son travail de ces dernières années portant sur la fragmentation et le flux incessant des images, appelle à réfléchir au pouvoir hypnotique des écrans et la fonction révélatrice de la photographie.
Instants suspendus entre le passé et le présent, le réel et le phantasme, le profane et le sacré, dans ce vacarme du monde, ces images interrogent le mouvement de notre perception pour faire surgir les latences du regard.
Par une recherche sur leur forme contemplative et méditative, ces travaux donnent corps aux images. Ils nous invitent à explorer le temps du voir pour laisser advenir, au-delà du visible, ce qui nous traverse. 


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